http://www.foreca.com/

19‏/07‏/2010

Violences urbaines à Grenoble - 19/07/2010


Les policiers déployés dans un quartier de Grenoble touché par des violences urbaines après la mort d'un braqueur ont de nouveau essuyé des tirs à balles réelles dimanche soir, pour la troisième nuit consécutive, alors qu'une réunion de travail sur la sécurité est prévue. Un véhicule de la Brigade anticriminalité (Bac) a été visé peu avant 22 h 30 dimanche par deux coups de feu, qui n'ont pas fait de blessé, dans le quartier de la Villeneuve.

En début de soirée, l'ambiance était tendue, et de petits groupes de jeunes observaient les contrôles effectués par les CRS, dont la présence était moins visible que la veille, alors qu'un hélicoptère avait déjà commencé à tourner. Quelques heures auparavant, le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux avait demandé au préfet de l'Isère d'organiser "dès cette semaine" une réunion des "acteurs publics concernés" pour garantir une "sécurité durable" à Grenoble. Cette "réunion de travail" sera consacrée à "la lutte contre les différentes formes de délinquance (...), contre l'économie souterraine, la coordination opérationnelle des différents services publics" ou encore "la mise en place de la vidéoprotection, notamment dans les quartiers sensibles". L'absentéisme scolaire et les "actions à conduire vis-à-vis des parents" seront également abordés. "Je me réjouis que ma proposition d'organiser un Grenelle de la sécurité urbaine rencontre un accueil favorable", a fait savoir le maire PS de Grenoble Michel Destot.

Le dispositif de sécurité maintenu jusqu'à mercredi

Au total, vingt personnes ont été interpellées depuis le début des violences vendredi. Lundi, la garde à vue de deux hommes soupçonnés d'être impliqués dans des tirs contre la police a été prolongée. Outre les deux suspects déférés, une troisième personne est soupçonnée d'être impliquée dans des faits criminels non liés aux émeutes. Un mineur a été mis en examen pour incendie de véhicule. Par ailleurs, trois jeunes seront jugés en comparution immédiate lundi pour avoir tenté de piller un commerce dans la nuit de vendredi à samedi, au cours de laquelle une soixantaine de voitures ont été brûlées et quelques commerces incendiés. Treize personnes ont été libérées, aucune charge n'ayant été retenue contre elles.

Samedi soir, le Raid et le GIPN étaient intervenus après que des policiers ont essuyé des tirs à balles réelles près d'une galerie commerçante, mais le tireur a réussi à prendre la fuite. Une quinzaine de voitures avaient été incendiées, et une soixantaine la veille. Un important dispositif des forces de l'ordre, comptant plus de 300 hommes, notamment issus des CRS, du Raid et du GIPN, mis en place samedi, doit être maintenu jusqu'à mercredi matin.

Les violences avaient débuté après la mort de Karim Boudouda, 27 ans, originaire de la Villeneuve, tué dans la nuit de jeudi à vendredi lors d'un échange de tirs avec la police après son attaque d'un casino en Isère. Saliya Boudouda, la mère de ce multirécidiviste condamné trois fois aux assises, a lancé un "appel au calme" dimanche dans Le Dauphiné libéré. Elle a annoncé son intention de porter plainte pour éclaircir les circonstances de sa mort. Si cette plainte est validée par le parquet de Grenoble, elle sera incluse dans l'enquête dont l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) a été saisie. D'ores et déjà, l'IGPN a établi que les policiers avaient tué Karim Boudouda en état de légitime défense, ce dernier ayant ouvert le feu sur eux à l'issue d'une course-poursuite, selon une source judiciaire. Les obsèques du jeune homme devraient se dérouler "en début de semaine", selon son entourage.

ليست هناك تعليقات: