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10‏/07‏/2010

GÉNÉTIQUE - Un risque de cancer plus élevé en cas de télomère court


Les personnes dont les chromosomes se terminent par des télomères courts auraient un risque de cancer plus élevé que les autres, suggère une étude européenne publiée en milieu de semaine dans le Journal of the American Medical Association. Les télomères, ces extrémités des chromosomes, sont associés à la survie des cellules : en principe, à chaque division cellulaire, ils raccourcissent et, quand ils deviennent trop courts, la cellule meurt par un processus naturel de sénescence. Il a été prouvé que l'immortalisation des cellules cancéreuses passe notamment par un maintien de la longueur des télomères.

L'observation faite par Peter Willeit de l'université médicale d'Innsbruck en Autriche et ses collègues peut donc sembler paradoxale : si le maintien de la taille des télomères est associé au cancer, il était totalement inattendu de montrer que c'est la présence de télomères courts qui prédispose au cancer. Les chercheurs expliquent toutefois que, s'ils ont lancé cette étude, c'est parce que des données expérimentales de recherche fondamentale, de génomique et aussi quelques données épidémiologiques suggéraient déjà un lien entre télomères courts et risque de tumeur maligne. Mais cela n'avait pas encore été mis en évidence dans une étude prospective.
Ce travail a été conduit chez 787 personnes qui ont été suivies durant 10 ans. La longueur des télomères a été mesurée dans leurs globules blancs. Durant le suivi, 92 personnes (soit 11,7 %) ont développé un cancer et 44 en sont décédées. Dans le groupe de patients ayant les télomères les plus longs, la fréquence des cancers a été de 5,1 cas pour 1.000 personnes-années, contre 14,2 cas dans le groupe ayant des télomères de taille moyenne et 22,5 cas dans celui ayant les télomères les plus courts. Il y avait aussi un lien avec la mortalité par cancer, qui était encore plus marqué : le groupe ayant les télomères les plus courts avait un risque de décès par cancer multiplié par 11 par rapport au groupe ayant les télomères les plus longs. Pour expliquer ces résultats, les chercheurs rappellent que des télomères courts semblent associés à une plus grande instabilité chromosomique, ce qui favorise le développement de cancers.

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