L’appareil locomoteur
Chacune des extrémités de son corps est pourvue d’une ventouse :
1. la ventouse antérieure ou buccale, la plus petite, entourant la bouche et servant à la succion et à la fixation
2. la ventouse postérieure, plus grande, servant à la fixation
L’appareil digestif comporte 4 parties :
- la bouche s’ouvrant au fond de la ventouse antérieure est munie de 3 mâchoires, formant un Y renversé et portant de très nombreuses dents assurant l’incision
- le pharynx, doté de muscles puissants, permettant la succion et la déglutition du sang
- l’estomac assurant le stockage du sang en quantité très importante
- l’intestin moyen constituant la zone digestive active et l’intestin postérieur court se terminant par l’anus
L’appareil respiratoire n’est pas différencié. La respiration s’effectue directement à travers l’épiderme.L’appareil circulatoire est constitué de vaisseaux et sinus indépendants.
Le système nerveux est formé par 2 ganglions cérébroïdes, un collier péri-oesophagien, une masse nerveuse sous-oesophagienne, une chaîne nerveuse ventrale.
L’appareil excréteur est composé de 17 paires de néphridies s’ouvrant au niveau du tégument par des néphridiopores.
L’appareil reproducteur est constitué d’un appareil mâle, formé par 9 paires de testicules, des spermiductes et d’un pénis permettant la libération des spermatozoïdes et d’un appareil femelle, comprenant 2 ovaires, des oviductes, un utérus et un vagin. Au niveau du tégument ventral de La Sangsue, un pore mâle (entre le 24ème et le 25ème anneau) et un pore femelle (entre le 29ème et 30ème) sont visibles.
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Mode de vie/Comportement :
La Sangsue médicinale est un animal aquatique hématophage. Elle vit dans les eaux douces plutôt stagnantes (marais, étangs) mais elle peut être présente dans les ruisseaux. Dans les bassins naturels, elle se déplace dans son milieu soit par la nage, à l’aide de mouvements ondulatoires, soit par déplacement sur le substrat, à l’aide des ventouses. Sur terre, elle progresse en fixant la ventouse postérieure puis en allongeant le corps pour fixer la ventouse antérieure. Détachant ensuite le disque arrière et se contractant sur leur point d’appui, elle rapproche toute la partie postérieure du corps vers la ventouse antérieure et réapplique la ventouse arrière.
Dans le milieu naturel, les sangsues sont alertées de la présence d’une proie potentielle par les vibrations de l’eau. Elle nage alors vers la source principale des vibrations. Dans le repérage des proies, la vision ne paraît pas être primordiale. Les sangsues présentent une sensibilité à la lumière ; placée dans un aquarium éclairé, elles recherchent instinctivement des endroits sombres.
L’autre stimulus important pour les sangsues est la température de la proie potentielle. Une source de chaleur, comme un ballon d’eau chaude, placée dans l’eau du bassin attire les sangsues à sa surface. Elles repèrent ainsi vraisemblablement plus facilement les vertébrés à sang chaud.
Il semble également que les sangsues soient sensibles à certaines substances chimiques comme les sels et à l’inverse stimulées par les solutions sucrées.
La Sangsue présente aussi une sensibilité au toucher. En effet, au contact de certaines substances, elle présente la capacité de se rétracter : réduction de plus des 2/3 de sa longueur.
Alimentation :
La Sangsue médicinale est une espèce réputée strictement hématophage. Elle se nourrit préférentiellement du sang des mammifères. Mais les jeunes individus peuvent s’alimenter initialement de larves d’insectes, de petits mollusques. Elles peuvent également se contenter de ponte d’amphibiens, d’amphibiens eux-mêmes, de poissons mais le gain de poids pour La Sangsue semble alors assez minime.
La faune vivant dans les bassins naturels ne représente pas seulement une source potentielle de nourriture. En effet, certains insectes constituent une menace pour La Sangsue, soit parce qu’ils sont capables de la blesser soit parce qu’ils s’en nourrissent. Les sangsues, les plus exposées, sont vraisemblablement les petites. Ces prédateurs sont multiples : les larves d’éphémères aux mâchoires pointues en forme d’épines, les larves d’anisoptères (type libellules) présentant des éperons à l’extrémité abdominale et un masque muni de crochets et les larves et adultes de dytiques aux mâchoires munis de crochets.Une fois fixée par ses 2 ventouses sur sa proie, La Sangsue pratique une incision trifide du tégument ou de la peau grâce à ses 3 mâchoires munies de dents. Le contenu sécrétoire des cellules salivaires est libéré au moment de la morsure. Le mucus facilite la lubrification du site et l’hydratation du sang et l’hirudine injectée favorise la prise du repas sanguin en empêchant sa coagulation. Le sang subit ensuite des changements très lents, notamment par la lyse progressive des érythrocytes faisant intervenir 2 mécanismes successifs, l’hémolyse et la protéolyse. La digestion du repas sanguin est rendue possible par la présence d’un symbiote de type bactérien, Aeromonas hydrophila, dans le tube digestif de l’annélide.
Après son repas, La Sangsue est gonflée et se déplace avec peine, elle peut absorber entre 3 et 10 fois son poids en sang. Dans le milieu naturel, l’accès aux proies n’est pas toujours régulier mais le mode de digestion des sangsues est adapté à ce mode de vie car elles présentent une extraordinaire résistance au jeûne. En effet, les sangsues supportent aisément un jeûne de 6 à 8 mois et certaines survivent même après 18 mois de jeûne.
Autrefois différentes méthodes étaient utilisées pour assurer le repas sanguin des sangsues en bassin. Des planchettes concaves remplies de sang de bœuf et de mouton étaient placées au bord des bassins. La méthode bordelaise, surtout employée au XIXème siècle, utilisait des chevaux vivants qui étaient lâchés dans les zones marécageuses conduisant souvent à terme à la mort des chevaux. Une méthode similaire mais moins excessive consistait à placer à chaque antérieur du cheval un sac rempli de 100 à 600 sangsues.
A RICARIMPEX, pour des raisons sanitaires évidentes, l’alimentation sanguine est effectuée uniquement en laboratoire en conditions contrôlées ; le sang de mammifères, bien que préféré des sangsues, a été remplacé par du sang de volaille. Son utilisation permet de s’affranchir du risque de transmission de pathologie bien plus important entre mammifères. Il est dans tous les cas indispensable d’utiliser une source de sang contrôlé (contrôles vétérinaires des animaux abattus et analyse du sang).
Reproduction :
Possédant des organes de reproduction mâle et femelle, La Sangsue est hermaphrodite. Cependant, l’autofécondation n’est pas possible et la copulation n’est pas obligatoirement réciproque. Elle s’effectue tête-bêche. Le pénis est introduit dans le vagin où le sperme est déposé.
A l’approche de la ponte, La Sangsue présente un renflement dans la partie antérieure du corps accompagné d’une coloration de la zone, d’une teinte allant du vert au jaune voire orange. La ponte se produit en général 1 mois après la fécondation et a lieu à l’extérieur de l’eau; La Sangsue libère un cocon, capsule ovoïde d’une consistance variable, et dans lequel les œufs fécondés sont déposés. La taille du cocon, 2 à 3 cm de longueur sur 1 à 1,5 cm de largeur, est fonction de la taille de La Sangsue pondeuse. Le cocon est rempli d’un liquide nutritif permettant l’alimentation des jeunes sangsues avant leur sortie dans le milieu extérieur. Au bout d’un minimum de 3 semaines, les jeunes perforent une extrémité du cocon et gagnent l’eau le plus rapidement possible.
La reproduction débute au printemps et se termine à la fin de l’automne. Si le climat est clément la période peut se prolonger.
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