Parmi les applications remontant à PLINE l’Ancien, les sangsues étaient utilisées non pas seulement dans les saignées locales ou générales mais aussi dans le traitement des morsures venimeuses, des phlébites et des hémorroïdes.
Au XIXème siècle, l’utilisation des annélides a été massive. Selon la doctrine de BROUSSAIS, les diverses maladies résultaient du degré d’intensité de l’inflammation et des organes touchés. Les sangsues étant préconisées dans le traitement des inflammations, toutes pathologies pouvaient être guéries par elles. Ces méthodes ont valu à BROUSSAIS le surnom de « vampire de la médecine » à qui de nombreux « assassinats médicaux » ont été attribués.
Après une longue période de dénigrement, les sangsues retrouvent au XXème siècle leur usage médical. La fiche éditée par la société RICARD-DEBEST-BECHADE en 1968 présente les indications, l’action thérapeutique, les lieux et les modes d’application des sangsues selon les recommandations du Dr VENDEL. (Fiche à télécharger). Les traitements concernent des affections aussi diverses que les congestions viscérales, les péricardites et myélites aigues, les angines de poitrine, les céphalées, les furoncles, les otites, les contusions, les phlébites, les traumatismes sportifs, les aménorrhées, la ménopause, le glaucome…
Aujourd'hui
Actuellement, les indications citées par les médecins praticiens sont les suivantes :
1. les arthroses : genou, poignet, pouce
2. les tendinites, les tennis-elbows
3. les périarthrites, les polyarthrites rhumatoïdes
4. les douleurs musculaires localisées, les crampes
5. les hémorroïdes
6. les varices
7. les thrombophlébites
8. les hématomes
9. les accidents vasculaires cérébraux pris précocement
10. les acouphènes, les otites externes et otites chroniques
11. les affections du sang : hémochromatose, intoxication légère aux métaux lourds, accumulation de toxines
12. l’hypertension
13. l’hépatomégalie non cancéreuse, ni alcoolique, ni cirrhotique
Des études scientifiques et des articles en parlent :
Dans le cas de l’arthrose, des études ont démontré que l’application itérative de sangsues au niveau des genoux fait disparaître progressivement la douleur. Une étude scientifique menée durant 3 mois auprès de 16 patients souffrant d’arthrose du genou dont 10 reçurent 4 sangsues pendant 80 minutes sur le genou douloureux et les six autres, un traitement conventionnel, montre que les patients traités par des sangsues connurent une importante diminution de la douleur en moins de 24 heures. Quatre semaines plus tard, l'effet positif du traitement se faisait encore sentir. Ces résultats très encourageants justifient d'autres études de plus grande envergure.
Arthrose du genou: Effect of leeches therapy (Hirudo medicinalis) in painful osteoarthritis of the knee: a pilot study, A Michalsen, U Deuse, T Esch, G Dobos, And S Moebus, Ann Rheum Dis, 2001; 60, 986.
Pour les affections des oreilles, d’après une étude russe la sangsue médicinale ainsi que ses sécrétions salivaires ont été utilisées avec succès sur les acouphènes, les otites externes aigues et otites chroniques.
Affections des oreilles : Use of the medicinal leech in the treatment of ear diseases, Seleznev KG, Shchetinina EA, Trophimenko NP, Nikonov GI, Baskova IP., ORL J Otorhinolaryngol Relat Spec.,. 1992 ; 54(1) : 1-4.
Une équipe a démontré l’efficacité des sangsues médicinales pour aider à la décongestion veineuse, la résorption des oedèmes, de l’hyperpigmentation et à la guérison des ulcères variqueux. Cette étude a été réalisée sur 20 patients souffrant de varices. Les sangsues ont été appliquées sur la zone où se situe l’ulcère variqueux. Après traitement, tous les ulcères ont été guéris, 95% des patients montraient une réduction de l’aire de l’œdème et 75% des patients une diminution de l’hyperpigmentation. De plus, la comparaison de la pO2 du sang prélevé par la sangsue et celui du sang veineux des patients montre que la sangsue prélève préférentiellement du sang veineux et aide donc ainsi à la guérison des ulcères.
Varices : Leech therapy for complicated varicose veins, Bapat RD, Acharya BS, Juvekar S, Dahanukar SA, Indian J Med Res. 1998, 107, 281-4.
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