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14‏/08‏/2010

Applications en Chirurgie réparatrice et Traumatologie


Alors que la Sangsue fait un retour progressif chez les médecins et les pharmaciens, elle a, depuis une trentaine d’années, acquis sa place dans les services de chirurgie réparatrice et traumatologique. C’est donc plus de 100 ans après leur disparition de la panoplie thérapeutique que la chirurgie fait appel aux annélides pour éviter la congestion veineuse et lorsque des caillots sont susceptibles de se former dans des sites de ponction difficile. Elles participent ainsi aux réimplantations d’organes, doigts, orteils, oreilles…, aux greffes de peau, à la résorption d’hématome ou encore en cas de congestion veineuse de diverses origines.

Dès le début du XIXème siècle, John Friedrich DIEFFENBACH (1792-1847) souvent appelé le « père de la chirurgie plastique » avait utilisé pour la première fois les sangsues avec succès pour la rhinoplastie et autres reconstructions.

Le renouveau de La Sangsue en chirurgie date des années 60, quand les chirurgiens slovènes les utilisèrent dans la chirurgie tissulaire, suivis par les chirurgiens français. En France, c’est le Professeur BAUDET, spécialiste de la chirurgie plastique au C.H.U. de Bordeaux, qui est le premier en 1972 à les utiliser pour la réimplantation des doigts. Cette technique est aujourd’hui utilisée dans de nombreux services en France et à travers le monde.

Avec le début de la microchirurgie, de nombreuses difficultés dues à un drainage veineux insuffisant sont apparues. S’il est relativement aisé pour un praticien de suturer une artère en microchirurgie, la reconstitution veineuse est plus difficile et plus aléatoire. Or la survie d’un tissu réimplanté, segment de doigt, greffe de lambeau cutané dépend de l’efficacité du retour veineux. Par leur effet de succion, les sangsues stimulent l’irrigation des cellules menacées de nécrose en maintenant l’oxygénation du tissu. Elles favorisent aussi la restauration de l’anastomose des capillaires. Elles accélèrent le processus de décongestion des hématomes et le désengorgement des greffons. En assurant le drainage et en remplaçant le retour veineux partiellement ou totalement, elles permettent d’attendre qu’une néo vascularisation veineuse se mette en place. L’intérêt des sangsues est qu’elles sont particulièrement attirées par le sang désoxygéné et qu’elles ne mordent que dans du tissu vivant.

Elles sont indiquées en microchirurgie et en chirurgie plastique : réimplantations de doigts, d’oreille, autogreffe de cuir chevelu, reconstruction mammaire, transplantations tissulaires, Elles sont également préconisées dans les états congestifs traumatiques : hématomes étendus des membres, hématomes périorbitaires, suites opératoires d’un lifting.

Les sangsues sont donc indiquées en chirurgie chaque fois qu’il y a une stase veineuse. Elles peuvent être appliquées d’emblée après une intervention microchirurgicale, lorsqu’on n’a pas pu trouver de veine à suturer.

La fréquence et la durée des applications sont fixées par le chirurgien. Les traitements durent en général 4 à 5 jours, temps nécessaire pour le rétablissement d’un retour veineux.

Leur application nécessite d’infinies précautions. La peau du patient doit être nettoyée avec une solution saline héparinée chaude pour engendrer une vasodilatation à l’exclusion de tout autre produit.

L’endroit choisi pour la pose de La Sangsue est recouvert d’une gaze humidifiée dans laquelle un trou d’un centimètre environ est réalisé.

Elle est placée en contact étroit avec la peau tout en veillant à ce que le trou soit au regard du site d’application de La Sangsue.

Les revues scientifiques en parlent :

Réimplantations d’organe (doigt, orteil, oreille, pénis, etc.) / Greffes de peau :

Dans une étude menée en Grande Bretagne, 1/3 des chirurgiens maxillo-facial interrogés utilisent des sangsues médicinales.
En effet, les sangsues s’avèrent utiles dans les reconstructions tissulaires après amputation ou lors de greffe, mais c’est en chirurgie maxillo-faciale et en microchirurgie des extrémités qu’elles sont très prisées aujourd’hui.


Usage des sangsues en chirurgie maxillo-faciale : Use of Hirudo medicinalis by maxillofacial surgical units in the United Kingdom: current views and practice, Rao J, Whitaker IS, Br J Oral Maxillofac Surg., 2003, 41(1), 54-5..

Greffes d’oreille : Reconstruction of a large defect of the ear using a composite graft following a human bite injury,Y. Godwin, K. Allison and R. Waters British Journal of Plastic Surgery, 1999, 52(2), 152-154.

Greffes de doigts : Leech therapy in digital replantation, Golden MA, Quinn JJ, Partington MT, AORN J., 1995,62(3), 364-6, 369, 371-2.

Greffe de pénis : Leech therapy in penile replantation: a case of recurrent penile self-amputation., Mineo M, Jolley T, Rodriguez G, Urology, 2004, 63(5), 981-3.

Hématome/congestion veineuse :

Plusieurs articles traitent de l’utilisation de La Sangsue médicinale dans le cas du traitement des hématomes. Leur utilisation a permis une réduction accélérée et plus efficace d’un hématome périorbitaire
Elles ont également été utilisées avec succès dans le traitement d’un patient soufrant d’une compression du nerf due à un hématome de l’avant-bras. 13 sangsues ont été placées et ont prélevé environ 145 ml de sang. Des résultats positifs sont ressentis au bout de 24 heures et les symptômes avaient pratiquement disparu le lendemain, aucun autre traitement (en particulier chirurgical) n’a été nécessaire.

L’utilisation de La Sangsue médicinale a été redécouverte comme étant une méthode efficace pour soulager les congestions veineuses en particulier dans les régions ou les hématomes vont diffuser comme la langue ou le scrotum.

Hématome périorbitaire : Use of leeches in a case of severe periorbital haematoma, Menage MJ, Wright G. Br, J Ophthalmol. 1991, 75(12), 755-6.

Hématome avec compression nerveuse : Leech therapy in the treatment of median nerve compression due to forearm haematoma, Heckmann JG, Dutsch M, Neundorfer B, Dutsch F, Hartung U., J Neurol Neurosurg Psychiatry. 2005, 76(10), 1465.

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